La Vérité Vraie de Dan Gemeinhart.

lynesis Par Le 28/04/2017 0

Dans Drame/Policier: Thriller, Psychologique, Suspense

 

Note 5/5

* En plein cœur ! *

 

 Ce billet comprend la Couverture et le Résumé, un Extrait, mon petit avis et toutes les Infos. qui valent le coup. 
 

 

 


La vérité vraie

Mark est un enfant comme les autres. Il a un chien nommé Beau et un rêve : escalader un jour le mont Rainier.
Mais ce jour arrive plus tôt que prévu. Car Mark a une maladie. Du genre à rater une année entière de classe. Du genre dont on ne réchappe pas toujours.
Alors, Mark fugue : rien ne les empêchera, lui et son chien Beau, de gravir cette montagne. Et peu importe si c'est la dernière chose qu'il fait de sa vie.
Le voyage d'un petit garçon en quête de vérité, le premier roman magistral d'un professeur des écoles, qui touchera au coeur petits et grands.
Les enfants ont enfin leur John Green !


Extrait

« Je me tortille pour enlever mon sac à dos et tâche d’ouvrir la fermeture Éclair. J’ai les mains qui tremblent, et mes doigts refusent d’obéir aux ordres que leur donne mon cerveau. Beau gémit à côté de moi. Le froid se referme autour de nous, nous lacérant de ses ongles glacés. Je le sens qui s’infiltre douloureusement jusqu’à mes os.»

(page 155) 


Mon Avis

Ce qu'il faut retenir de l'histoire... Mark, 11 ans a fugué. Accompagné de son chien Beau, il souhaite gravir une montagne, une promesse qu’il doit tenir et une décision qu’il a prise pour une fois seul. Déterminé, Mark mène une aventure tumultueuse avec son chien entre mauvaises rencontres et affres de la maladie.  

 Mon ressenti: C’est l’histoire d’un petit garçon qui a une lourde maladie, une récidive et qui refuse de repartir dans le douloureux parcours des traitements. Il est en colère. Et cette colère va s’exprimer dans la douleur et l’amitié tout au long du roman. Je connais ce sentiment. Je suis atteinte d’une maladie incurable, moi aussi je déteste parfois le monde, quand je ne me déteste pas moi-même de ce que je suis, de ce que je vis et ce que je fais vivre à mes proches. Je n’ai jamais voulu lire de livre jusqu’à maintenant qui parle de maladie chronique ou pire, car je trouvais que c’était blessant de voir certains lecteurs avoir de l’empathie pour des personnages de fiction (version édulcorée) quand ils n’en ont pas pour la personne réelle qui est malade en face d’eux et qu’ils ne voient pas, qu’ils ne veulent pas voir. C’est ça la vérité. Un terme que le héros — mais pas seulement curieusement dans ce livre — prononce souvent. Mes propos peuvent surprendre, c’est que je suis humaine, et je le reconnais, parfois la colère prend le dessus et je prends à cœur l’égoïsme de certains. Mais j’ai appris à canaliser ma colère au fil des années... en ce moment elle refait surface, de nouveaux événements, mais cela appartient à mon histoire personnelle, celle que je ne livrerai jamais entièrement.

Mark n’est pas seul dans son périple, à savoir gravir le mont Rainier comme promis à son grand-père, alpiniste, qui est décédé depuis. Il a un chien, petit et gentil, Beau. Comme tous les bons chiens, Beau va le suivre dans toutes ses aventures, au péril de sa vie. J’ai eu peur pour lui et j’en ai voulu à Mark, ce garçon est si jeune (11 ans) c’est vrai, mais mettre en danger la vie de son chien, ne se rendait-il pas compte ? me demandais-je souvent.

Tout au long de l’histoire, Mark a mal, à la nausée et d’horribles migraines, mais il avance, il brave tous les dangers, il arrive à se nourrir et à dormir au chaud. Toujours avec son gentil chien, prêt à défendre son maître si jamais.

À côté de ce récit, apparaissent régulièrement et brièvement les états d’âme de sa meilleure amie, Jessie. Son amitié est solide, elle sait où est Mark et se fait un sang d’encre du sort de son ami, si elle doit le trahir pour le sauver, rassurer ses parents qui pleurent, ses pensées sont un tourbillon répétitif, mais tellement touchant. Elle le connaît depuis toujours, et il est malade depuis toujours avec des années de paix au point que tout le monde y compris Mark a cru que le mal était totalement parti.

J’interprète que Mark ne fait pas ce périple pour aller mourir là-haut en ayant fait ce choix – rares sont ceux qu’il a eus en si peu d’années de vie —, mais pour exhorter sa fureur de vivre au contraire de celle de se laisser mourir. Il fallait que la colère explose, qu’il soit dans un état de vie préoccupant perdu au milieu de rien pour qu’enfin il y voie clair. Que la vie de son chien soit peut-être en danger pour qu’il réalise. Et c’est pour cette raison que j’ai adhéré à cette histoire, j’ai senti sa témérité, j’ai senti sa douleur et son impuissance, mais l’espoir est le plus fort sentiment dans cette histoire. Là où on pense que la dépression qui anéantit toute énergie physique et mentale est la réaction naturelle à une maladie comme la mienne ou celle de Mark, je réponds, il répond par ceci : oh que non ! C’est la joie de vivre, la force de se battre qui entrent en action. C’est le corps qui est malade, pas l’esprit et comme emprisonné dans un corps qui dépérit, Mark prouve son courage et sa détermination à vaincre sa maladie (qui peut se guérir). Pas de pathos pour autant, il décrit ce qu’il ressent et on a mal avec lui, mais la multitude d’actions et d’évènements empêche tout arrêt sur image « pleurez sur mon sort ». La fin est comme je souhaitais, je redoutais le happy end tout comme son contraire avec la mort de Mark, finalement c’est comme dans tout le récit de la douceur, de la pudeur et de l’espoir. La plume de l’auteur m’a totalement embarquée dans les méandres de mes émotions. Ses descriptions souvent en métaphores ne laissent pas place au flou, on ressent exactement ce que vit Mark. J’ai adoré cette alternance des récits des deux enfants, cela permettait de savoir qu’il pensait être seul, mais qu’on savait, nous, à quel point il était aimé et entouré. Cela expliquait d’autant plus sa fugue, ce besoin de faire cela seul, avec son chien.

Coup de cœur. Merci pour tout ce que ce livre m’a apporté. La colère, la douleur, la solitude présentes dans ce livre me parlent sensiblement. J’en suis très émue. Merci pour cette histoire de courage et d’amitié, de force et de sagesse le tout écrit d’une délicieuse plume poétique. Quand je regarderai la couverture de ce livre, je sourirai, je penserai à cette fiction et cette aventure qu’on vit de l’intérieur. 


Infos sur le livre

La Vérité Vraie de Dan Gemeinhart, 288 pages, paru le 10 novembre 2016 aux édtiions Robert Lafont, dans la collection R jeunesse. 

Sites intéressants:

Collection R jeunesse : ici Facebook de la collection R : ici

Site de l'auteur: lien.

 

Robert Laffont

 

 

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